AMS
(par Davide Vite')
Il y a environ 15
milliards d'ann�es, la mati�re et l'antimati�re furent cr��es en quantit�s
�gales lors d'une explosion gigantesque, le Big Bang, du moins selon la
meilleure th�orie actuelle. Il est de ce fait surprenant que notre Terre,
le syst�me solaire et notre galaxie (la Voie Lact�e) ne contiennent aucune
antimati�re.
Pour expliquer cette
absence, les scientifiques ont propos� deux possibilit�s : soit l'antimati�re
a compl�tement disparu durant l'histoire de l'univers, soit la mati�re
et l'antimati�re se sont s�par�es l'une de l'autre pour former diff�rentes
r�gions de l'univers.
Dans le second cas,
nous nous trouverions dans une r�gion o� il n'existe que de la mati�re
(ou plut�t ce que nous appelons "mati�re"), mais de l'antimati�re provenant
d'une "anti" r�gion en dehors de notre galaxie pourrait toujours avoir
une chance de nous atteindre. Cette antimati�re serait sous forme d'antinoyaux
(comme l'anti-h�lium, l'anti-carbone, etc...) contrairement � des antiparticules
plus l�g�res (comme les antiprotons) qui sont �galement cr��es lors de
collisions � haute �nergie mettant en jeu de la mati�re ordinaire. La
meilleure mani�re pour chercher cette antimati�re extragalactique est
de placer un d�tecteur de particules dans l'espace.
Une collaboration
mondiale de physiciens, dirig�e par le laur�at du Prix Nobel, le professeur
Samuel Ting du MIT, d�cida de construire le "Spectrom�tre magn�tique de
la station spatiale internationale" (Alpha Magnetic Spectrometer),
ou AMS. AMS est un d�tecteur de particules de haute �nergie, en
orbite � une altitude de quelques centaines de kilom�tre au-dessus de
l'atmosph�re, qui tentera de d�tecter le passage de tr�s faibles quantit�s
d'antimati�re.
Certains des d�fis
principaux du projet sont tr�s techniques : devant �tre transport� dans
la navette spatiale, chaque composant de l'appareillage doit �tre miniaturis�
autant que possible pour maintenir le volume total � un maximum de 10
m�tres cubes et le poids � un maximum de 3 tonnes (un appareillage de
haute �nergie typique sur le LEP, avec des principes de d�tection similaires,
a environ un volume de 1000 m�tres cubes et un poids de 100 tonnes).
Un aspect encore plus
important est la consommation d'�nergie : AMS ne devrait pas avoir besoin
de plus de 2 kW (kilowatts) d'�lectricit�, fournie par les panneaux solaires
de la Station spatiale. Et 2 kW, c'est moins que ce que consomme un four
�lectrique !
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